Les frappés du canot - Récit 2008 - Jour 16

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Jour 16

Jour 16 : Jusqu'au bout de nos rêves...

On a du mal à penser que la veille le soleil brillait autant. L’Auberge se réveille sous une neige abondante.

Après un solide petit déjeuner, départ pour Québec. Dans le camion, l’ambiance est tendue (la peur ? La concentration ??)… Personne ne parle. Heureusement que Morgan mets un peu de légèreté.

Nous passons déposer le canot à la zone de départ de la course. Les filles seront ensuite « lachées » en ville pendant que les garçons retourneront sur la cabane des débardeurs pour se préparer.

Dans la cabane, des canotiers de partout. Elle est un peu réduite pour une telle manifestation… Après les dernières bandes de « tape » posées les garçons partent en repérage en amont du fleuve Saint-laurent afin de visualiser les conditions qui les attendent pour la course. La marée descendante et l’élargissement du fleuve après le pont semblent garantir quelques veines d’eau.

Le monde commence à s’amasser sur les bords du Bassin Louise. La course de canots attire un public important. Les journalistes se placent sur le terrain de départ. Les grutiers sont à l’œuvre pour descendre les canots dans la marina.

La neige est toujours de la partie et va masquer le terrain de jeu.

13h30 Bonhomme carnaval arrive enfin. Il s’est fait largement attendre d’autant qu’il fait froid. Les courses Elite homme et femme sont respectivement lancées.

13h45 les garçons s’alignent au départ. Ils ont la 21ème place au fond du bassin.

GOOOOOOOOOOOO !!


photo 2008
Les canots partent tour à tour et tentent de se frayer le chemin le plus court jusqu’à la sortie de la marina. Départ à droite en direction de l’amont et de la première touche sur la même rive.
photo 2008
Dès la sortie de la marina l’eau les attend. Les rameurs peuvent faire leurs preuves. Le canot Veolia va bon train et grignote quelques places.

La première bouée atteinte, les français se dirigent toujours à la rame vers l’autre rive (en direction de Levis) en prenant bien soin de viser toujours un cap en amont. Il faut faire avec le courant descendant. Le tapis-roulant est impressionnant. Il va falloir le franchir.

Les glaces prennent la suite de l’eau. La trajectoire est correcte. Le canot est à quelques mètres de la bouée. Le stress est plus présent que jamais. Inexorablement, elle semble leur échapper… les encouragements vont bon train. Chacun met les bouchées doubles pour lutter contre l’inévitable. Le courant entraine le canot en aval de la bouée de Levis…

Est-ce là la fin de l’aventure des français ? Pas question de renoncer. Il n’y a plus qu’une issue, remonter le courant sur les glaces mouvantes à contre-courant. Proches de la rive, d’autres concurrents, qui ont rencontré la même difficulté, sont à la rame. Pour les garçons, l’espoir renaît. Il faut les rejoindre pour profiter de la veine d’eau qui pourrait aider le canot Veolia à être de nouveau dans la partie.

Une fois l’eau atteinte, à coups de rame énergiques, le canot remonte le courant le long du quai, encouragés par les locaux de Levis. Il longe le quai. Les français sont à la lutte avec trois autres canots. La veine d’eau est réellement étroite. A peine 4 mètres. La veine se réduit. Le canot est bousculé par un des concurrents. Là ça suffit ! Les avants, sous les ordres de leur capitaine, rentrent les rames, poursuivent leur effort dans l’eau avec leurs jambes tandis que les arrières propulsent le bateau à la rame. Devant la bataille est rude. Pierre appuie ses crampons contre le quai métallique, tandis que Richard, agrippe des jambe et bras droits les bateaux adverses pour se haler vers la bouée. Les voilà enfin seuls, la rage au ventre. Mais à quelques mètres de la bouée, sans doute pris par les courants, le bateau s’en éloigne dangereusement. Pierre dans un dernier élan plus qu’acrobatique touche enfin l’objectif tant convoité.

Mais déjà toute la concentration se porte vers le but final : le Bassin Louise sur la rive de Québec.

C’est là que la galère commence réellement. Le modèle appliqué pendant la semaine durant les entrainements va s’avérer peu adapté aux éléments. La glace moins formée, les courants plus forts, le tapis-roulant impressionnant… vont « porter » le bateau, malgré les efforts fournis par l’ensemble de l’équipage. Le canot reste longtemps un milieu du fleuve, sur une ligne trop parallèle aux rives.

Une partie de l’équipage s’obstine tacitement à tenir ce cap. En plein effort la communication est moins fluide, les esprits moins clairs. C’est surtout la hantise pour Thierry et Richard de revivre Québec 2005 et de ne pas viser suffisamment en amont et de louper l’entrée du Bassin.

Encore une fois, et plus que jamais, la peur envahie l’embarcation. A bord les garçons se refusent à imaginer le pire. Les commentateurs annoncent que certains canots dérivent vers l’île d’Orléans, en aval… A ce moment-là le canot Veolia en fait partie…

Pour éviter que le doute s’installe, les garçons redoublent d’effort. Une fois l’entrée du Bassin passé, les garçons aperçoivent d’autres canots qui sortent les rames. Objectif : rejoindre la veine d’eau salvatrice. Il ne faut pas laisser passer cette chance.

Cap sur la rive. Le canot se tourne à la perpendiculaire pour rejoindre les eaux qui longent les quais. Quelques minutes. Les plus longues pour les garçons sans doute. Quelques minutes terribles pour les filles qui observent la scène et qui se demandent encore pour certaines si la touche a été bien faite sur la rive opposée...

Le canot atteint enfin la veine d’eau. Quelques mètres plus bas et c’était de nouveau la glace et le tapis-roulant direction l’île-d’Orléans.

Conscients de l’opportunité les garçons s’arrachent à la rame. Le bateau remonte les courants à vive-allure. L’entrée du Bassin n’est plus si loin. Et si c’était possible !!

Boostés par les encouragements des spectateurs, des commentateurs, Annie Harvey en tête, des touristes français présents… le canot rejoint l’entrée du Bassin. C’est le dernier « Hop avant » (sortie du bateau pour les avants pour sauter sur la glace). Puis « Hop arrière ». Enfin le statique et la ligne droite avant l’arrivée.

Ils rentrent, ils rentrent !!! crient les filles du bord de la touche. Durant ces derniers mètres, tant sur le canot que sur la neige des rives c’est l’euphorie.

Au fond de la marina, la ligne d’arrivée, les sourires bienveillants pour accueillir les garçons… L’équipe communication de Veolia vient chaleureusement féliciter les sportifs. Au tableau, le canot Veolia finit 20ème en près d’une heure. 3 canots féminins ont renoncé, 1 participation a dérivé alors que 3 équipes finissent derrière le canot français, à plus de demi-heure. Devant Veolia 7 à 8 canots se placent à moins d’un-quart d’heure. Envolées les désillusions de 2005. Envolée la peur au ventre.

Les glaces du Saint-Laurent ont bien voulu accepter la persévérance de cet équipage un peu inexpérimenté.

Effectivement l’expérience aura été forte en peurs, en doutes, en bleus au corps et au moral, mais que forts du soutient de notre partenaire Veolia, de nos amis en France, des filles, des gens que nous avons eu le plaisir de rencontrer ici, les garçons ont pu aller au bout de leur aventure.

Toute l’équipe souhaite remercier avec force toutes ces marques d’amitié et de confiance dont elle a pu bénéficier. MERCI !! La journée se clôturera sur une bonne note avec la soirée de Gala des canotiers en compagnie d’Alexandra et Joël Masson. Remise des prix. Diner qui nous aura permis d’être tous ensemble. Il nous faut penser au départ de demain ! L’aventure se termine là...
photo 2008

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